Plier son hakama relève de toute une symbolique !
Ne nous emballons pas, il est reconnu que la symbolique liée aux plis de l'hakama est surinterprêtée.
Mais pour le plaisir, pour notre culture générale personnelle et parce que, même si ces notions n'ont rien à voir avec les plis, elles ont pourtant un sens dans la pratique du bushido, et donc de l'aïkido, rappelons les :
A l'arrière du hakama, les deux plis réunis sous le dosseret (koshi-ita) :
- CHU : la loyauté
- KOH : le respect des fondamentaux
A l'avant, les cinq plis représentant les cinq principes qu'une personne doit posséder :
- GI : les valeurs morales de justice et d'honneur
- JIN : charité et générosité
- REI : courtoisie et étiquette
- SHIN : la sincérité et l'engagement
- CHI : la sagesse et l'intelligence
Les 7 plis unifiés créent WA : l'harmonie
Ainsi lorsque l'on plie son hakama :
On commence par restructurer ces 7 plis (on peut ainsi se rappeler ces concepts du bushido).
D'abord les deux plis à l'arrière (URA), ensuite les plis de devant (OMOTE) car tout ce qui a une face, a un arrière, et est donc entier. On retrouve ainsi l'harmonie : le WA.
L'harmonie retrouvée on plie l'hakama en trois.
Un pli pour le ciel, un pour la terre, un pour le plan médian : l'homme. L'homme se situe entre le ciel et la terre puisque ses pieds touchent la terre et sa tête est dans les nuages, son centre prend ici toute sa signification.
En terme d'aïkido c'est la symbolique du triangle (l'homme) qui rejoint le ciel (le cercle) et la terre (le carré) et créé ainsi un tout.
Chez nous, c'est également la légende celtique d'Hyggdrasil.
Il faut également y voir le triptyque bien connu de la vie : passé et futur, l'homme se trouvant dans le plan médian, le présent. Et c'est la même symbolique que le triskel breton.
On plie enfin les cordons. Les deux plus longs en premier, le droit sous le gauche.
Les deux cordons les plus courts forment l'entrelacs. Notons un mouvement de haut en bas qui signifie l'énergie qui se matérialise en celui qui plie, immédiatement rattrapé par un mouvement de bas en haut, qui signifie le retour de l'énergie à l'ether, c'est à dire qu'elle est renvoyée au ciel.
D'un point de vue plus pratique, il est également mal vu :
- de plier son hakama autrement qu'en seiza
- de placer les pieds de l'hakama vers le kamiza, que ce soit perpendiculairement ou horizontalement. C'est assez logique, on ne met pas ses orteils en éventail sous le nez du maître. Ainsi comme aux armes, on s'installera parallèlement au kamiza, les pieds de l'hakama de préférence du côté du shimonoseki, c'est à dire du côté des débutants.
- de tourner le dos au kamiza quand on plie son hakama. Comme on ne reste pas en seiza dos au portrait, on ne plie pas son hakama dos au portrait.
